Une écoute de 47 versions.
Résumons nous. Les grandes versions des décennies passées,
et bien passées pour certaines restent souveraines, et d'une époque et d'une
approche. Des enregistrements bouleversants de Ferras, Milstein et Menuhin.
Dans
les modernes , Jansen et Batiashvili signent de très belles versions. Le cas
Kopatchinskaja est plus délicat, mais il n'empêche que c'est une merveilleuse
version à écouter. Tetzlaff
Zinman, encensé par la presse spécialisée est
une très bonne version (un son de démonstration) mais les gravures citées préalablement vont plus loin, à mon sens.
Et
si je devais n'en garder qu'un? Ferras Bohm, surement. Et si j'ai des velléités
audiophiles, Kopatchinskaja, eh oui!
Mes
commentaires sur les 15 premières versions testées en 2008.
Un plateau exceptionnel! Sur les neuf (!) derniers selectionnés après
écoute,tous sont au moins diapason d'or même si ce n'est pas le
critère.Menuhin-Furtwangler est d'une
sensibilité et d'une expressivité incommensurable, un
son correct sans plus.
Stern-Bernstein plus analytique,
d'une belle lisibilité, très beau phrasé mais moins passionné.
Last but not least Ginette qui aurait été
au top avec un son moderne.Un langage d'une grande ferveur, d'un engagement
superlatif.
Milstein avec Leinsdorf propose une
approche plus intimiste, rien de clinquant, d'ostentatoire mais un langage
d'une grande beauté et sobrieté.
Hilary Hahn a tjrs un jeu très mature et
très sur, presque trop propre. Une version seduisante de prime abord.
Heifetz Munch: Du violon, certes,
brillant mais manquant de profondeur.
Mullova Gardiner: Certaines parties
tombent à plat et d'autres sont agrementées d'effets
surprenants. Décevant.
Perlman
Barenboim: Une remarquable prestation
poetique et dramatique.
Kremer
Harnoncourt: Un orchestre qui connait son Beethoven. Un soliste expressif et
engagé.Très bien.
Donc,
deuxième partie de l'écoute avec une majorité de versions modernes.(Jan 2013)
Huggett Mackerras: Un violon un peu
acide, un jeu manquant de respiration, un orchestre avec des envolées sans
grande valeur ajoutée.
Capuçon
Nezet Seguin: Bel orchestre rond, plein. Langage
sensible du soliste. Un certain detachement toutefois.
Tetzlaff
Zinman: Orchestre d'une belle transparence, bien
articulé, un peu démonstratif, toutefois. Le soliste va au bout de la partition
avec une tension indefectible. Poetique et nuancé.
Jansen
Jarvi: Un jeu emprunt de spontaneité et de
sensibilité. Très beau. Mieux que Tetzlaff pour moi.
Oistrakh Cluytens: Avec Radio
France. Un orchestre engagé. Un soliste qui fait chanter son
violon comme peu savent le faire.Une maitrise fabuleuse de la partition. Un jeu
finalement sobre et pudique. Si j'osais, je ferai un parallele avec le langage
pianistique de Kempff. Un peu sage pour moi.
Repin Muti: Un orchestre coloré,
extraverti et seduisant. Repin se
rapproche du jeu d'un Oistrakh, bien dans les rails et polissé. Là aussi, un
peu sage.
Znaider Mehta: Un jeu sophistiqué,
mais qui ne s'envole pas forcement quand il faut... Baisses de tensions.
Curieux.
Batiashvili: Un bel orchestre qui joue avec une belle
complicité. La soliste nous chante un très beau concerto où elle sait prendre
des risques pour s'exprimer. Très bien.
Ferschtman
DeVriend: Un orchestre de belle qualité, un peu
demonstratif. Liza a un jeu alerte mais les accents
manquent d'articulation.
Barton
Pine Serebrier: Decidement, j'ai du
mal avec la direction de Serebrier qui tombe à plat. La soliste s'en sort bien
avec, toutefois, un engagement perfectible.
Vengerov
Rostropovich: Un orchestre un peu tristounet (tempo du
(1)). Ce tempo oblige le soliste à faire dans le contemplatif au detriment de
la passion necessaire dans cette partition. Vengerov reste convaincant dans
cette approche.
Tenenbaum: Un orchestre séduisant. La soliste a un
jeu qu'on pourrait attendre plus leger, plus alerte. Agreable.
Bell
Norrington: Norrington, tel qu'en lui-même,
démonstratif et extraverti. Bell propose une prestation assez tempérée, bien
faite, mais qui contraste avec le chef.
Rosand
Inouye: Le soliste developpe un jeu vif, perlé.
Un peu bizarre de prime abord, mais ça se joue.
Ferras Bohm: Un peu "gross
orchestre". Mais, on pardonne tout quand Ferras entre en scène. Le
concerto comme on pourrait le rêver. Un phrasé d'exception, une consistance de
chaque note. Un martien!
Pasquier: Agreable.
Kennedy: Un jeu aerien, alerte, sensible.
Un orchestre offrant une belle image.
Sitkovetsky
Marriner: Introspectif, Bien fait, mais rien de
neuf.
Chung
Tennstedt: Difficile de caracteriser le jeu de
Chung fait de sensibilité et de moderation.
Kopatchinskaja
Herreweghe: La très controversée soliste (dans cette
oeuvre) a d'indeniables qualités malgré, certes, des excès. Patricia cherchent
d'autres voies et ne reussit pas si mal. Un jeu nerveux, chantant, passionné,
iconoclaste. Herreweghe, excellent, lui facilite la tâche par un accompagnement
rigoureux.
Zehetmair
Bruggen: Un langage un peu pesant, bien
qu'expressif.
Rohn
Furtwangler: Un orchestre triomphant et un soliste
qui va au bout de chaque phrase. Un live de haut niveau très bien fait malgré
l'age. Une respiration fascinante.
Furtwangler
Schneiderhan: Le même avec un autre soliste. Un jeu
appuyé, bien construit.
Francescatti
Walter: Une approche poetique et passionnée à la
fois. Excellent.
Mintz
Sinopoli : Poussif.
Ferras
Karajan: Moins impressionnant qu'avec Bohm, reste
de très haut niveau, phrasé, accents...
Kogan
Silvestri: Un jeu à fleur de peau, sensible,
dramatique.
Mutter
Masur: Un beau chant, où la soliste y met sa
touche un peu comme Kopatchinskaja. Le résultat est ici moins convaincant car ces "effets" cassent la
progression dans certains cas.
Beths
Weil : Un orchestre baroque chez
Beethoven? De la fraicheur et une
certaine lumière. Le violon a du mal à vraiment s'exprimer.
Kremer
Marriner: Honorable.
Menuhin Silvestri: Une belle liberté de
ton, un chant superbe.
Les disques testés:
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