mercredi 30 janvier 2013

Mozart: Concerto pour violon n°5 K219


Une écoute réalisée sur 29 enregistrements.
Six enregistrements se détachent selon moi avec chacun leur qualités. Il est certain qu'entre la vision d'Anne Sophie Mutter et celle de Monica Huggett, les univers sont differents mais servent avec talent la même oeuvre.



Un exercice finalement cruel et réducteur, car je laisse sur le bord du chemin des interpretations vraiment dignes d'interêt, mais c'est la loi du genre.

Voici les commentaires en synthèse de l'écoute:
Mutter est époustouflante, que n'a t elle pas realisé la même prestation dans Brahms. Un orchestre exemplaire, dense, concis, au service du soliste.Le rondeau est réellement dansant. Superbe.
Stern - Szell confirme leur excellence dans ces pages. Une belle poesie sans effet de manche.
Heifetz deploie un jeu tout en finesse, inspiré mais l'orchestre est un cran en dessous. Reste une très belle version.
Avec Harnoncourt, c'est un peu le contraire. Kremer ne semble dominer completement la partition.
Tognetti: Un violon un peu frêle malgré un jeu vif et nuancé. On voudrait plus de présence, qu'il "chante" plus fort.
Eschkenazy: De très belles intonations, un jeu sensible mais n'allant pas toujours au bout de la partition. L'orchestre offre un accompagnement très convaincant, transparent.
Grumiaux: Du grand Grumiaux (un pleonasme?). Le soliste fait vraiment chanter l'oeuvre. Un sorcier. Le (3) est un ravissement.
Leertouwer: Un enregistrement de près. Donne de beaux reliefs et de très beaux timbres. Le soliste articule bien son discours. Bien mais pas facile après Grumiaux...
Szeryng: Un jeu plein d'aisance, de pugnacité.
Repin: Un langage assez sec, expressif mais peu chantant. question de gout, mais dans Mozart, c'est un peu dommage. Une belle maitrise de la partition.
Stern Casals: On a déjà un très beau Stern avec Szell, avec un son plus avenant. Un jeu surement moins rond mais aussi brillant.
Huggett: Une approche vive et subtile. Le côté baroque donne de la transparence et de la couleur. Très belle complicité avec l'orchestre. Superbe. L'approche du Rondeau se construit dans la nuance, convaincant.
Bashmet: Un jeu presque, un langage très affirmé. Le soliste est très à l'aise, presque dans l'inprovisation. Très belle prestation. Un chant parfois déchirant.
Kogan: Un jeu expressif, maitrisé, presque trop. Le son est peu agreable.
Fischer: Un orchestre qui sonne bien. Un chant qui manque pour moi de fluidité, perlé, malgré un (1) rapide.
Verhey: Je retrouve les qualités que j'avais constaté dans le concerto n°3, transparence et sensibilité du jeu.
Carmignola: Le 1er mouvement le plus rapide du panel... Virtuosité, bien sûr, mais reste poetique et chantant.
Menuhin Bath: Une interpretation très solide, mais qui pourrait avoit plus de caractère.
Oistrakh: Subtil et joué en finesse.
Standage: Une autre version baroquisante (voir Huggett) avec un très bel orchestre. Une belle prestation de façon génerale.
Zehetmair: Une belle agilité. Un phrasé au demeurant assez sobre.
Pasquier: Un jeu bizarre qui donne l'impression de ne pas profiter pleinement de la partition.
Schneiderhan: Bien construit.
Manze: Un orchestre extraverti et un soliste un peu sage et pour tout dire peu inspiré.
Thorsen: Un orchestre qui attaque fort et bien. Marianne Thorsen est en symbiose avec son accompagnement.
Vivacité, un discours tendu,  inspiré comme on ne l'a pas entendu souvent. Excellent!

Les CD:


 


dimanche 27 janvier 2013

Mozart: Quatuor à cordes n°15 K421 en ré mineur

J'ai assez peu de références personnelles sur les quatuors de Mozart, d'où cette écoute.
Le résultat est un trio d'interprétations de grande qualité, les Mosaïques, les Emerson et les Ebène.
J'ai restreint l'écoute à 25 versions qui ont toutes été remarquées d'une façon ou d'une autre.





Les Mosaïques font montre d'une maitrise phenomenale sur cette partition que ce soit en termes de sensibilité, de qualité des dialogues entre solistes ou d'articulation de l'oeuvre. De plus, le son est "state of the art".Leur vision est assez sombre, mélancolique et le resultat est superbe.
Emerson: Une très belle polyphonie, avec un jeu intermediaire entre l'expressivité des Juilliard et l'interiorisation des Talich. Un phrasé travaillé qui donne des couleurs magnifiques et des échanges convaincants. Une grande version.
Ebène: Un discours sombre qui sied bien à l'oeuvre. Une grande maitrise des masses sonores et de leur vie dans l'oeuvre. Superbe. Le (3) est très expressif, en relief, beau phrasé.
 
Ensuite, deux autres belles interpretations avec les Berg, beaucoup plus optimistes dans leur approche, avec des dialogues vifs et bien construits et les Juillard, un peu desservi par un son non remasterisé (ma version historique) mais qui n'empêche pas d'apprecier leur expressivité et la beauté des échanges.
Talich: Un jeu interiorisé aux antipodes des effets de certains et même des reliefs pertinents des Mosaiques, par exemple. Passionné, subtil. On rentre de plain pied dans l'oeuvre.  Reposant .
Kagan: Le drame dans l'urgence. Une approche vivante et bien construite.
Budapest: De très beaux dialogues mais un son dont il faut faire abstraction.
Juilliard (remasterisé): En addition du commentaire precedent (2007?), le son remasterisé donne une belle lisibilité malgré quelques stidences. Pour plus de sérénité, voir les Talich.
Italiano: Une prestation qui donne l'impression de ne pas aller au bout de la musique de Mozart.
Amadeus: Un peu lineaire et d'inspiration limitée.
Vegh: Le son penalise l'écoute. Une bonne interpretation mais manquant d'agilité.
Smithson: J'ai voulu écouté cet enregistrement car j'ai apprécié leur Beethoven Op18. Là aussi, un jeu fait de legereté, de phrasés subtils. Bien sûr, l'engagement n'est pas aussi total que chez les Juilliard par exemple, mais le resultat est seduisant.
Suske: Dynamique mais "mange" un peu le coté dramatique du mineur.
Hagen: Un engagement perfectible, mais une articulation rigoureuse.
Griller: Manque d"allant, se complait trop dans le caractère sombre du (1).
Eder: Un jeu alerte et profond à la fois. Belle prestation.
Smetana: Ne rentre pas vraiment dans la partition.
Guarneri: très belle approche, s'attachant à bien caracteriser les differentes couleurs de la partition.
Borodin: Déçu. Certains passages tombent à plat. Peu inspiré.
Peterson: Un très bel enregistrement, sur un registre expressif, tendu et une polyphonie convaincante.
Hungarian: Joué avec conviction et une grande complicité entre les solistes.
Orford: Un son strident, une interpretation fade.
Casal: Un jeu concentré tout en finesse mais qui a parfois du mal à se relancer.
F.Schubert: Quelques beaux passages mais l'ensemble a du mal à conserver une tension et une cohérence constante.

Les versions testées:


dimanche 20 janvier 2013

Beethoven: Concerto pour violon Op61


Une écoute de 47 versions.
Résumons nous.  Les grandes versions des décennies passées, et bien passées pour certaines restent souveraines, et d'une époque et d'une approche. Des enregistrements bouleversants de Ferras, Milstein et Menuhin.
Dans les modernes , Jansen et Batiashvili signent de très belles versions. Le cas Kopatchinskaja est plus délicat, mais il n'empêche que c'est une merveilleuse version à écouter. Tetzlaff Zinman, encensé par la presse spécialisée est une très bonne version (un son de démonstration) mais les gravures citées préalablement vont plus loin, à mon sens.
Et si je devais n'en garder qu'un? Ferras Bohm, surement. Et si j'ai des velléités audiophiles, Kopatchinskaja, eh oui!



Mes commentaires sur les 15 premières versions testées en 2008.
Un plateau exceptionnel!  Sur les neuf (!) derniers selectionnés après écoute,tous sont au moins diapason d'or même si ce n'est pas le critère.Menuhin-Furtwangler est d'une sensibilité et d'une expressivité incommensurable, un son correct sans plus.
Stern-Bernstein plus analytique, d'une belle lisibilité, très beau phrasé mais moins passionné.
Last but not least Ginette qui aurait été au top avec un son moderne.Un langage d'une grande ferveur, d'un engagement superlatif.
Milstein avec Leinsdorf propose une approche plus intimiste, rien de clinquant, d'ostentatoire mais un langage d'une grande beauté et sobrieté.
Hilary Hahn a tjrs un jeu très mature et très sur, presque trop propre. Une version seduisante de prime abord.
Heifetz Munch: Du violon, certes, brillant mais manquant de profondeur.
Mullova Gardiner: Certaines parties tombent à plat et d'autres sont agrementées d'effets surprenants. Décevant.
Perlman Barenboim:  Une remarquable prestation poetique et dramatique.
Kremer Harnoncourt: Un orchestre qui connait son Beethoven. Un soliste expressif et engagé.Très bien.

Donc, deuxième partie de l'écoute avec une majorité de versions modernes.(Jan 2013)
Huggett Mackerras: Un violon un peu acide, un jeu manquant de respiration, un orchestre avec des envolées sans grande valeur ajoutée.
Capuçon Nezet Seguin: Bel orchestre rond, plein. Langage sensible du soliste. Un certain detachement toutefois.
Tetzlaff Zinman: Orchestre d'une belle transparence, bien articulé, un peu démonstratif, toutefois. Le soliste va au bout de la partition avec une tension indefectible. Poetique et nuancé.
Jansen Jarvi: Un jeu emprunt de spontaneité et de sensibilité. Très beau. Mieux que Tetzlaff pour moi.
Oistrakh Cluytens: Avec Radio France. Un orchestre engagé. Un soliste qui fait chanter son violon comme peu savent le faire.Une maitrise fabuleuse de la partition. Un jeu finalement sobre et pudique. Si j'osais, je ferai un parallele avec le langage pianistique de Kempff. Un peu sage pour moi.
Repin Muti: Un orchestre coloré, extraverti et seduisant. Repin se rapproche du jeu d'un Oistrakh, bien dans les rails et polissé. Là aussi, un peu sage.
Znaider Mehta: Un jeu sophistiqué, mais qui ne s'envole pas forcement quand il faut... Baisses de tensions. Curieux.
Batiashvili: Un bel orchestre qui joue avec une belle complicité. La soliste nous chante un très beau concerto où elle sait prendre des risques pour  s'exprimer. Très bien.
Ferschtman DeVriend: Un orchestre de belle qualité, un peu demonstratif. Liza a un jeu alerte mais les accents manquent d'articulation.
Barton Pine Serebrier: Decidement, j'ai du mal avec la direction de Serebrier qui tombe à plat. La soliste s'en sort bien avec, toutefois, un engagement perfectible.  
Vengerov Rostropovich: Un orchestre un peu tristounet (tempo du (1)). Ce tempo oblige le soliste à faire dans le contemplatif au detriment de la passion necessaire dans cette partition. Vengerov reste convaincant dans cette approche.
Tenenbaum: Un orchestre séduisant. La soliste a un jeu qu'on pourrait attendre plus leger, plus alerte. Agreable.
Bell Norrington: Norrington, tel qu'en lui-même, démonstratif et extraverti. Bell propose une prestation assez tempérée, bien faite, mais qui contraste avec le chef.
Rosand Inouye: Le soliste developpe un jeu vif, perlé. Un peu bizarre de prime abord, mais ça se joue.
Ferras Bohm: Un peu "gross orchestre". Mais, on pardonne tout quand Ferras entre en scène. Le concerto comme on pourrait le rêver. Un phrasé d'exception, une consistance de chaque note. Un martien!
Pasquier: Agreable.
Kennedy: Un jeu aerien, alerte, sensible. Un orchestre offrant une belle image.
Sitkovetsky Marriner: Introspectif, Bien fait, mais rien de neuf.
Chung Tennstedt: Difficile de caracteriser le jeu de Chung fait de sensibilité et de moderation.
Kopatchinskaja Herreweghe: La très controversée soliste (dans cette oeuvre) a d'indeniables qualités malgré, certes, des excès. Patricia cherchent d'autres voies et ne reussit pas si mal. Un jeu nerveux, chantant, passionné, iconoclaste. Herreweghe, excellent, lui facilite la tâche par un accompagnement rigoureux.
Zehetmair Bruggen: Un langage un peu pesant, bien qu'expressif.
Rohn Furtwangler: Un orchestre triomphant et un soliste qui va au bout de chaque phrase. Un live de haut niveau très bien fait malgré l'age. Une respiration fascinante.
Furtwangler Schneiderhan: Le même avec un autre soliste. Un jeu appuyé, bien construit.
Francescatti Walter: Une approche poetique et passionnée à la fois. Excellent.
Mintz Sinopoli : Poussif.
Ferras Karajan: Moins impressionnant qu'avec Bohm, reste de très haut niveau, phrasé, accents...
Kogan Silvestri: Un jeu à fleur de peau, sensible, dramatique.
Mutter Masur: Un beau chant, où la soliste y met sa touche un peu comme Kopatchinskaja. Le résultat est ici moins convaincant  car ces "effets" cassent la progression dans certains cas.
Beths Weil : Un orchestre baroque chez Beethoven?  De la fraicheur et une certaine lumière. Le violon a du mal à vraiment s'exprimer.
Kremer Marriner: Honorable.
Menuhin Silvestri: Une belle liberté de ton, un chant superbe.

Les disques testés: