mardi 11 décembre 2012

Mozart: Concerto n°23 K488

Une partition, pour le moins visitée, où il a fallu faire une première selection pour ne pas se noyer dans un flot d'enregistrements. Cette selection est basée sur les recommandations faites sur les sites specialisés ou sur papier (voir Outils). Il en reste, tout de même, 49 versions...

Une écoute gratifiante dans la mesure où je découvre deux très belles versions qui n'ont pas à rougir des "standards" bien connus. Sans renier ce que j'ai aimé, en particulier, Kempff et Schiff, ces nouveaux venus (au moins pour moi) sont extraordinaires. Je sais, ce ne sont pas des artistes sur le devant de la scène, ni des grands éditeurs. Et pourtant, Osorio fait une prestation du même niveau que Zacharias, indeniablement excellent. Soldan est plus iconoclaste mais c'est passionnant aussi.



Zacharias Lausanne: Une très belle lisibilité, un discours posé, inspiré, qui vit tout seul. On se rapproche de l'opera. Superbe. Techniquement au top, ce qui ne gache rien.

J'ai reécouté Schiff de mon premier match sur 7 versions (2006). Je confirme et signe, cela reste du grand Mozart, sensible et intelligent. Après l'écoute en aveugle de Classica Nov 2007 qui met Brendel Marriner en premier. Je l'ai donc reécouté également et , là aussi je confirme mon jugement precedent. Toujours vrai en 2012.

Kempff réalise une prestation fabuleuse  faite de retenu et de profondeur à la fois. L' alchimie subtile d'un incontournable mozartien.


Osorio: Le soliste mexicain fait montre d'une agilité qui sert l'oeuvre. Une réelle prise de risque dans le (1) qui donne une spontanéité rafraichissante. Un orchestre plus classique. Me fait penser à Gould. L'adagio est très bien construit en évitant un discours lénifiant. Un live fabuleux.


Soldan: Même éditeur que la belle messe en Si par Budday. Un son de démonstration. L'interpretation est très expressive, lumineuse. Sort du carcan habituel. Ca déménage de façon intelligente, sans virtuosité gratuite. Un adagio plaintif, sincère, une belle complicité avec l'orchestre. Du grand art.

Mes commentaires sur les autres enregistrements:

Au même niveau que Brendel, on trouve un Barenboim I toujours séduisant, fluide, joueur soutenu par un orchestre eblouissant bien qu'avec un chef concertiste. N'oublions pas Anne Rose Schmidt, très alerte dans cette partition avec là aussi un Masur très bon.
Haskil Sacher: Hormis un son mediocre, c'est une belle interpretation.
Les trois dernières versions (Jan 2008) ne bouleverse pas la hierarchie. deçu par Casadesus, consideré comme une reference par Classica avant écoute  et qui se révèle de bon niveau sans plus avec une approche franche, un peu virtuose , qui pourrait chanter mieux avec les moyens du pianiste. (Je suis d'accord avec les conclusions de Classica sur ce point).
Badura-Skoda est lui très bon avec une articulation qui supporte un chant seduisant. Le phrasé est volontaire et dynamique.
Moravec: Jeu un peu trop ostentatoire, manquant de légereté (on joue du Mozart). Lisibilité limitée , approche conquerante, volontaire.
Reznikovskaya: Orchestre très seduisant (l'intro...). Un phrasé  fluide et expressif. Un piano presque forte.
Cooper: Entrée de l'orchestre assez sage mais bien conduit. Pas d'effets de manche, un piano en nuances. Bon équilibre avec l'orchestre.
Pommier: Des harmoniques bizarres sur le piano...
Goode: Belle maitrise de la partition. Un discours tendu, qui va de l'avant.
Pennetier: Rien de neuf.
Tan: Pianoforte...L'orchestre ecrase le pauvre instrument fragile.
Vogt: Un langage extraverti bien conduit. Un orchestre un peu trop présent.
Buchbinder: Un discours inspiré mais un peu brouillon.
Pires: Un jeu "piqué" assez caracteristique qui rend la musique très lisible mais perd en fluidité. Question de gout.
Haskil Nussio: Une seconde version de la grande dame... Moins inspiré que la version Sacher.
Menuhin Jeremy: Terne après Soldan! malgré un beau toucher de piano.
Michelangeli: Le pianiste va au bout de chaque phrase avec serenité et nuance. Dommage que le son soit cotonneux.
Schnabel: Un côté virtuose pour un (1) rapide.
Uchida Tate: Une vision nuancée.
Perahia: Rien n'échappe au piano du soliste. Il tire le meilleur de chaque phrase. Un poete. L'adagio est un peu lineaire.
Rubinstein Steinberg: Une version de combat, brillante, trop virtuose pour moi. On perd de la substance.
Uchida: Sensible, élegant.Prend son temps pour servir Mozart. Un adagio coherent avec le 1er morceau.
Serkin Abbado: Le vieux Serkin prend son temps. Manque un peu de pep's.
Serkin Schneider: Pas trop ma vision de Mozart mais bien fait.
Anda: Un réel sens du tout, une articulation remarquable. Un jeu proche de Pires .
Fay: Très belle prestation, subtile et dynamique. Moins à l'aise dans le mouvement lent.
Fischer: le son est trop mauvais pour une écoute complete.
Grimaud: Un peu virtuose.
Yudina: Une agilité extraordinaire. Un record de vitesse dans le (1) avec Rubinstein; So, what?

Les 49 versions testées:

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