samedi 10 novembre 2012

Mahler: Symphonie n°2

De façon générale, une qualité du panel indéniable, rendant la tache de sélection plus difficile. Quasiment tous sont signalés comme réference de "meilleur enregistrement" quelque part, que ce soit, la presse française (Diapason, Le Monde,etc...) , la presse anglo-saxonne Gramophone, Penguin ou d'autres analyses du Web.




Klemperer a une vision très pertinente de cette oeuvre complexe en evitant les pièges du pompeux ou du demonstratif. Il developpe au contraire un langage fait de transparence et d'agilité où les contrastes sont gérés avec fermeté mais sans emphase. L'articulation magique du chef vehicule sa part de mystère et d'expressivité. Fabuleux. La version "BRSO" ne demerite pas non plus, peut être un peu moins inspirée, d'une articulation moins riguoureuse mais reste de très belle tenue avec un phrasé tendu et ciselé.


Ensuite, une perle, une rareté, la version 1980 live de Tennstedt .Un tempo contemplatif très bien géré dans le 1er mvt, une tension de chaque instant, une vision un peu emphatique mais expressive et seduisante. Un langage bien structuré, polyphonique et pourtant très libre. Cela fuse de partout. Superbe.
Et enfin, Mehta developpe un langage très engagé, tendu, expressif qui rend la partition passionnante.

Barbirolli est desservi par un son très moyen avec du souffle. Neanmoins, nous avons affaire à une version d'exception, tendue malgré des tempos lents donc à risque et un phrasé superbe. Un discours plein de vie qui fait penser à l'approche de Bernstein mais également un peu rugueux qui sied bien à cette partition. Ecoutez le 5eme mvt!
Bernstein justement demontre aussi ici qu'il est un grand Mahlerien mais on aurait pu attendre une vision encore plus approfondie pour obtenir un podium face à une telle concurrence.
J'étais impatient d'écouter la version Bertini encensée par nos amis anglo-saxons. J'allais dire "Merite le detour".
Un langage subtil, nuancé avec des moments forts très bien amenés. C'est très seduisant et un peu maniéré. Beaucoup d'agilité et de transparence et un son superlatif. Aux antipodes d'un Barbirolli qui ne cherche pas à plaire mais l'ensemble dans son style est très convaincant.Limite DIA. [DIA: Desert Island Award, ma sélection]
Stokowski offre également une lecture ambitieuse, conquerante même. Le scherzo devient dansant avec une belle articulation. Le chef a réellement un vue d'ensemble qui donne une peinture expressive et vivante de l'oeuvre, un côté fascinant. Limite DIA.
Sans polemiquer, je suis étonné du soutien indefectible des anglais pour l'approche de Rattle qui me parait bien fade malgré de belles couleurs et un phrasé nuancé.Manque de tension. Une lecture en demi teinte qui n'amène pas grand chose à la discographie.
Chailly m'a deçu car malgré un langage soigné et un son superbe, il manque une cohesion , un ciment à l'ensemble. Je n'ai pas retrouvé la performance de la 9éme.
Scherchen est un cas un peu à part car j'ai longtemps hesité sur l'approche du chef. Sa lecture sans fioritures, interiorisée mais profonde est deconcertante. C'est réellement un peu sec, épuré, sobre. La qualité de l'enregistrement y est surement pour qque chose. On est loin de Bertini ou Stokowski...

Les 21 versions testées:







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