mercredi 21 novembre 2012

Beethoven: Symphonie n°5


Un Himalaya de la musique classique enregistrée. ArkivMusic répertorie 327 enregistrements disponibles. On pourrait penser que tout a été dit depuis longtemps sur cette partition rabachée, et bien, pas sûr!
Sur la dernière partie de l'écoute faite sur des enregistrements des 10 dernières années, force est de constater que certains chefs ont encore des choses pertinentes à dire.


Si on veut dresser un bilan sur les 59 versions écoutées en trois fois en 2006(?), 2008 et 2012.
Les grandes versions classiques ne sont pas détronées, en commençant par Kleiber,Harnoncourt,ou Wand.
Ensuite, on pourrait esquisser deux tendances, ceux qui poursuivent l'excellence dans la trace des anciens et les "chercheurs".
Dans la première catégorie, la version "The knights" chez Sony est très bien faite.Egalement, Tilson Thomas m'a agreablement surpris par une approche inspirée et intelligente. Skrowaczewski rentre aussi dans cette categorie avec une très belle prestation.
Dans les chercheurs, Antonini nous livre un Beethoven très chambriste (trop?) mais interessant. Vriend est aussi à situer hors des sentiers battus avec un propos lumineux, ciselé, habité et d'une belle cohérence, surement le meilleur dans ce registre.



Harnoncourt est fascinant par la polyphonie et l'energie deployée. Un son fabuleux et une interpretation de tout premier ordre.
Kleiber est peut être le plus envoutant dans cette oeuvre forte où son langage à la fois subtil et engagé illumine la partition.
Wand: Du grand Beethoven. Ce Monsieur est decidement un sorcier. Un mélange de force et de subtilité, de poesie.
Vriend: Version de combat, s'il en est. C'est très convaincant.Le tempo du (1) est rapide mais ne perd pas son unité.La suite est également brillante et très bien articulée. Superbe.
Tilson Thomas: Un mélange subtil de poesie et d'énergie. Excellent. Renouvelle le langage sans effets faciles.

Bien sûr, il y a inévitablement de grands oubliés.Quid des Karajan, des Gardiner et autres Bernstein. Disons juste un peu moins dans ma vision de l'oeuvre.
Pour mémoire, mes commentaires sur les autres versions:


Karajan 1963 est une réelle découverte, de par la sincerité de l'engagement, sa subtilité et bien sûr sa grandeur.
La grande deception, c'est Futwangler, qui au delà d'un son difficile, ne me convinct pas. Je trouve que cette approche a mal vieilli.
Le père rejoint le fils dans l'excellence. E.Kleiber fait une très belle prestation soutenue par une articulation et un chant fabuleux malgré un son moyen.De la grace, de la presence et un phrasé eblouissant.
Bernstein est decidement un grand Beethovien en montrant sa capacité à degager une energie et une lumière exceptionnels.Le chef maitrise parfaitement la vision d'ensemble malgré des tempi lents.
Toscanini avait dû étonné à son époque par cette approche de combat, aggressive mais toujours maitrisé. Il faut les musiciens pour suivre...La virtuosité occulte la poesie de ces pages.
Reiner  propose une version dynamique, demonstrative et expressive. Le son "nouveau" en stereo (en 1955 !) est là pour soutenir le propos.Un son un peu gros, mais un discours bien mené.
Zinman offre une polyphonie qui permet un jeu vif et tendu avec un tempo rapide.Convient bien au caractère tragique de l'oeuvre. Veut resolument éviter le côté romantique pour une lecture de rythme. Affaire de goût...
Munch : Une vision aerienne et douce au antipodes d'un Toscanini. Lisibilité limitée.
21 Nov 2012 - test sur l'héritage d'Harnoncourt.
Jonckheere: Une belle approche chambriste mais consistante. Articulation précise.
Antonini: Un orchestre tendu comme un arc mais maitrisé. Donne un résultat très vivant, un peu ascetique, dégraissé,  aux antipodes d'un Karajan.Très bien fait et iconoclaste.
Caeyers: Classique, un peu fade.
Metzmacher: Un concert agreable.
Knights: Un travail important sur le son, en évitant le "ronflant". Un langage lumineux qui sert remarquablement la partition.Une polyphonie de rêve sans faire baroqueux.
Haitink: Decevant, il manque cette avancée, cet élan que pourtant le chef a su insuffler ailleurs.
Butt: Manque de ressort.
Van Zweden: Bien fait mais déjà fait, dirais je. Proche d'un Harnoncourt.
Cambreling: Un langage tendu, clair. Séduisant.
Pletnev: Un langage dramatique avec un orchestre conséquent.
Ashkenazy: Energique et expressif.
Vanska: Joue sur les niveaux sonores de façon appuyée au detriment de la lisibilité.
Herreweghe: Le (1) est vif mais manque de corps.
De Billy: Plus pour les audiophiles que les mélomanes. Bien fait mais beaucoup de paillettes.
Nagano: Bof.
Blomstedt: Beethoven en Technicolor. Séduisant et nuancé.Une très belle version.
Muller-Bruhl: Bien conduit mais des baisses de tension.
Salonen: Toujours le son DG...Bien fait.
Gielen: Assez classique, vivant.
Chailly: Conquérant mais inégal.
Dudamel: Une approche subtile, avec des pupitres inegaux.
Weil: Un peu baroqueux dans les timbres. Pas très inspiré.
Bernstein "Amnesty": Un peu old fashion. Manque de ductilité.
Abbado: Rien de nouveau.
Rattle: Pas mal.
Scherchen: Son moyen et interpretation tonique.
Skrowaczewski: Très belle version vivante, structurée, allant au bout du propos.
Barenboim: Une prestation brillante, expressive, posée profitant pleinement des subtilités de la partition.





















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