Une écoute réalisée sur 29 enregistrements.
Six enregistrements se détachent selon moi avec chacun leur qualités. Il est
certain qu'entre la vision d'Anne Sophie Mutter et celle de Monica Huggett, les univers
sont differents mais servent avec talent la même oeuvre.
Un exercice finalement cruel et réducteur, car je laisse sur le bord du chemin des interpretations vraiment dignes d'interêt, mais c'est la loi du genre.
Voici les commentaires en synthèse de l'écoute:
Mutter est époustouflante, que n'a t elle
pas realisé la même prestation dans Brahms. Un orchestre exemplaire, dense,
concis, au service du soliste.Le rondeau est réellement dansant. Superbe.
Stern - Szell confirme leur excellence
dans ces pages. Une belle poesie sans effet de manche.
Heifetz deploie un jeu tout en finesse,
inspiré mais l'orchestre est un cran en dessous. Reste une très belle version.
Avec Harnoncourt, c'est un peu le
contraire. Kremer ne semble dominer completement la partition.
Tognetti: Un violon un peu frêle malgré un
jeu vif et nuancé. On voudrait plus de présence, qu'il "chante" plus
fort.
Eschkenazy:
De très belles intonations, un jeu sensible mais n'allant pas toujours au bout
de la partition. L'orchestre offre un accompagnement très convaincant,
transparent.
Grumiaux:
Du grand Grumiaux (un pleonasme?). Le soliste fait vraiment chanter l'oeuvre.
Un sorcier. Le (3) est un ravissement.
Leertouwer:
Un enregistrement de près. Donne de beaux reliefs et de très beaux timbres. Le
soliste articule bien son discours. Bien mais pas facile après Grumiaux...
Szeryng:
Un jeu plein d'aisance, de pugnacité.
Repin:
Un langage assez sec, expressif mais peu chantant. question de gout, mais dans
Mozart, c'est un peu dommage. Une belle maitrise de la partition.
Stern
Casals: On a déjà un très beau Stern avec Szell, avec un son plus avenant. Un
jeu surement moins rond mais aussi brillant.
Huggett:
Une approche vive et subtile. Le côté baroque donne de la transparence et de la
couleur. Très belle complicité avec l'orchestre. Superbe. L'approche du Rondeau
se construit dans la nuance, convaincant.
Bashmet:
Un jeu presque, un langage très affirmé. Le soliste est très à l'aise, presque
dans l'inprovisation. Très belle prestation. Un chant parfois déchirant.
Kogan:
Un jeu expressif, maitrisé, presque trop. Le son est peu agreable.
Fischer:
Un orchestre qui sonne bien. Un chant qui manque pour moi de fluidité, perlé,
malgré un (1) rapide.
Verhey:
Je retrouve les qualités que j'avais constaté dans le concerto n°3,
transparence et sensibilité du jeu.
Carmignola:
Le 1er mouvement le plus rapide du panel... Virtuosité, bien sûr, mais reste
poetique et chantant.
Menuhin
Bath: Une interpretation très solide, mais qui pourrait avoit plus de
caractère.
Oistrakh:
Subtil et joué en finesse.
Standage:
Une autre version baroquisante (voir Huggett) avec un très bel orchestre. Une
belle prestation de façon génerale.
Zehetmair:
Une belle agilité. Un phrasé au demeurant assez sobre.
Pasquier:
Un jeu bizarre qui donne l'impression de ne pas profiter pleinement de la
partition.
Schneiderhan:
Bien construit.
Manze:
Un orchestre extraverti et un soliste un peu sage et pour tout dire peu
inspiré.
Thorsen:
Un orchestre qui attaque fort et bien. Marianne Thorsen est en symbiose avec
son accompagnement.
Vivacité,
un discours tendu, inspiré comme on ne
l'a pas entendu souvent. Excellent!
Les CD: